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Pour voir où l'argent est resté, il faut voyager en Amérique dans le désert du Nevada pour donner un exemple. La cité Inspirada a été construite par les Bob Toll Brothers sur un terrain de 790 hectares. La cité n'est plus habitée. Des milliers de maisons sont en vente et personne ne veut les avoir. Ce sont les banques qui vendent les maisons puisque les crédits ne sont pas payés. L'argent n'a donc pas été brûlé, mais immortalisé dans des pierres que personne ne veut acheter. Au total, en Amérique, il y a 4.6 millions de maisons en vente!
Lewis Ranieri, un garçon n'ayant pas fait d'études du tout, était devenu patron de la banque hypothécaire chez Salomon Brothers. C'est lui qui a changé la façon dont les banques américaines faisaient les crédits hypothécaires. Il a inventé un nouveau système qu'il appelait Mortgage Backed Securities. De tous les prêts hypothécaires, Ranieri faisait une grande bourse. Il faisait des packages (titres) et les vendait aux autres banques en Amérique, en Europe et en Asie. Ces titres se sont bien vendus dans le monde entier puisqu'ils étaient garantis par de l'immobilier. La demande pour ces titres étant plus grande que l'offre, les banques américaines ont commencé à vendre des prêts hypothécaires à des personnes qui en temps normal n'auraient pas eu de prêts. En spéculant sur l'augmentation linéaire des prix de l'immobilier, il n'y avait pas de problème pour accorder un prêt de 360 000 $ à quelqu'un qui achetait une maison de 300 000 $. Ces prêts sont appelés des subprimes. De toute façon, d'après les statistiques, cette maison vaudrait 400 000 $ dans deux ans et ce prêt pourrait être facilement remboursé. Ils ont ensuite caché ces subprimes avec des prêts de qualité afin que personne ne s'en rende compte de la mauvaise qualité de ces titres. Le prix de l'immobilier a ensuite chuté comme partout ailleurs dans le monde et les prêts hypothécaires n'étaient plus couverts. Ces nouveaux prêts étaient donc pacagés avec des prêts hypothécaires de qualité et personne n'avait des doutes que ces titres pouvaient un jour ne plus rien valoir. Ici, on est en droit de se demander si cette action ne pourrait pas être jugée criminelle! On est aussi en droit de se poser la question sur le contrôle interne des banques qui ont aveuglément acheté ces titres. Des banques d'investissements vendaient ces MBS et encaissaient d'énormes frais pour la gestion de ces titres. Ici nous retrouvons donc la deuxième partie de l'argent brûlé. En 2005, au top des MBS, Goldman Sachs payait 10 milliards de dollars en bonus aux employés. Cela fait une moyenne de 500 000 $ par employé. Ce ne sont cependant pas les employés qui ont reçu ces bonus, mais la direction. Henry Paulson, qui était le patron de Goldman Sachs en 2005 a reçu pour l'année 2005 un bonus de 38.3 millions de USD. C'est là qu'est allée la troisième partie l'argent que Paulson cherche aujourd'hui. Entre-temps, il est devenu le Ministre des Finances en Amérique.
L'argent n'a donc pas été brûlé, mais réparti autrement. Nous le retrouvons donc dans les maisons qui sont invendables, dans les banques d'investissements qui ont touché d'énormes frais de gestion et dans la poche des dirigeants de ces banques sous forme de Bonus annuel. 2.8 billions de USD ont ainsi été distribué d'une autre façon. On estime aujourd'hui qu'un tiers a été distribué sous forme de Bonus aux dirigeants des banques d'investissements!
Comme plus personne ne veut acheter ces MBS, il n'y a plus de marché et la valeur représente actuellement 0 $ pour ces titres. En réalité, ils ne valent pas 0 $. Les maisons sont bien là et il suffit d'attendre et un jour, ces maisons se vendront et une partie peut être récupérée. Les banques cependant n'ont pas le temps d'attendre. Tous les trois mois, ils doivent faire un bilan et prouver qu'ils ont assez de liquidités. Dans les livres comptables, ces titres sont repris avec une valeur de 0 $ et pas le prix qu'ils ont payé.
L'argent aux bourses mondiales n'a pas été brûlé, mais s'est évaporé. La différence est importante. Il suffit d'attendre que l'évaporation redevienne de l'eau et on récupère l'argent qu'on a mis. Ce ne sont pourtant pas les mêmes qui vont récupérer l'argent puisque beaucoup d'actions se sont vendues à perte. Aujourd'hui, on voit beaucoup de patrons d'entreprises racheter les actions de leurs sociétés puisque le prix est aussi bas que jamais. Berlusconi par exemple a racheté des actions de son industrie Media, Warren Buffet a acheté des actions de GE etc...
En conclusion : L'argent ne se brûle jamais, mais se distribue autrement.
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