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Le nouveau plan de Merkel


Alors que nous pouvons lire tous les jours dans la presse que de grandes sociétés licencient du personnel, la politique ne réagit pas comme il le faudrait.

Afin de relancer efficacement une économie, il faut prévoir trois plans de relance :
  • à court terme
  • à moyen terme
  • à long terme
En créant uniquement un plan de relance à moyen ou à long terme, les politiciens acceptent que la situation continue à se dégrader. Mais savent-ils jusqu'où cela va se dégrader? En écoutant Lagarde, Devedjian et Woerth en France, on constate qu'ils ne se rendent pas compte de la profondeur de cette crise. Ils prévoient même une diminution du chômage et une progression pour l'année 2009. Depuis lundi dernier, Merkel ne tient plus à sa croissance de 0.2% mais a accepté que la croissance pourrait être négative de 2% l'année prochaine. C'est pour cela qu'elle lance un nouveau paquet conjoncturel. Analysons les investissements qu'elle veut faire :
  • L'éducation
  • Le transport
  • La communication
  • L'énergie
Merkel planifie d'investir 40 milliards d'Euros. Pareil qu'en France, les 40 milliards sont déjà budgétisés et ne font pas partie d'un nouveau programme. Il est donc totalement faux de croire que Merkel met 40 milliards en plus dans l'économie. Ces 40 milliards font partie des investissements normaux de l'Etat allemand dans ses infrastructures. Comme elle croit toujours que la crise n'est que psychologique, elle veut en mettre plein la vue aux électeurs afin qu'ils pensent qu'elle met réellement 40 milliards en plus dans l'économie. Hélas, elle ne met rien en plus dans l'économie. Tous ces projets existent déjà, ont été budgétisés et les travaux sont déjà en route pour la plupart des projets. Ce n'est donc qu'une arnaque supplémentaire. On peut dire qu'elle a copié Sarkozy qui a présenté un plan de relance identique en France. Il faut savoir que chaque année les Etats planifient un certain pourcentage dans les infrastructures du pays. Elle ne fera donc rien d'autre que de présenter ces projets comme des projets neufs qui en réalité existaient déjà en 2007 avec objectif de se réaliser en 2009, tout comme les projets de 2006 qui se sont réalisés en 2008. Les projets qui se sont réalisés en 2008 étaient même plus consistants!

Si on voulait croire ce qu'elle dit, on pourrait encore dire à la limite qu'elle fait quelque chose pour le moyen à long terme. Et pour le court terme? RIEN!

Alors que faudrait-il faire?

Court terme : Augmenter immédiatement le pouvoir d'achat. En Allemagne, il y a 24 millions de personnes qui gagnent tellement peu qu'ils ne paient pas d'impôts. Afin d'être efficace, il ne faudra pas diminuer les impôts pour ceux qui en paient. Ces gens ont assez d'argent! Les diminutions d'impôts feront grossir leurs comptes épargne et en conséquence nous ne verrons pas cet argent dans l'économie. Par contre, en instaurant un impôt négatif pour tous ceux qui ne paient pas d'impôts, nous pourrons être sûr que cet argent sera dépensé immédiatement. Une économie fonctionne, si l'argent tourne. Plus l'argent tourne vite, plus l'économie se portera bien. Imaginons qu'une personne qui gagne actuellement 1000 Euros ait un remboursement mensuel d'impôts de 200 Euros. Cette personne dépensera alors 1200 Euros par mois. Imaginons encore que les frais fixes de cette personne soient de l'ordre de 900 Euros par mois (loyer, assurances etc..). Cela lui fait actuellement donc 100 Euros qu'il dépense dans l'économie. En augmentant ses revenus de 200 Euros, ce sera le triple qu'elle va dépenser dans l'économie.

Moyen terme : Il faudra investir dans des projets qui peuvent être rapidement réalisés comme par exemple : Tout entretien dans les bâtiments publics comme par exemple repeindre une école etc.. Ces projets prendront moins de 2 mois à être mis en oeuvre.

Long terme : Là, il s'agit de grands projets comme par exemple l'investissement dans l'énergie alternative que ce soit du solaire ou autre chose. Ces projets prendront au moins un an pour démarrer. Concernant l'industrie automobile, il faudrait installer des bureaux de recherche communs à toutes les marques. Ces bureaux pourraient inventer par exemple de nouvelles batteries permettant aux voitures électriques de jouir d'une autonomie plus longue.

A côté de ces trois points, il faut encore réagir sur les secteurs industriels qui se trouvent en crise.

L'industrie automobile : Pour relancer l'industrie de l'automobile, l'impôt négatif de 200 Euros par mois va déjà aider beaucoup, mais cela ne suffit pas. Il faudrait en plus par exemple réduire le taux de TVA pour l'achat d'une voiture. Cela pourra être fait sur une durée temporaire. Je suis cependant de l'avis qu'aucun taux de TVA ne devrait dépasser 10% à long terme. Mais cette réduction immédiate du taux de TVA pour l'achat d'une voiture aiderait à écouler les stocks de voitures et amènerait immédiatement les constructeurs à la production de nouvelles voitures.

Le bâtiment : Aussi ici, une réduction temporaire de TVA pour financer la nouvelle construction. Une réduction de 19% à 3% ferait une économie de 16% à la nouvelle construction. Les ménages qui 'ont actuellement pas de moyens suffisants pour demander un prêt hypothécaire, en disposeraient de 16% pour en plus. Dans beaucoup de cas, ce sera suffisant pour demander un prêt. Calculons :
Construction d'un appartement au prix actuel de 200 000 Euros. Moyens propres exigés par la banque : 40 000 Euros. Avec le remboursement immédiat de la TVA cela fera déjà des moyens propres de 27 500 Euros. Le ménage devrait alors disposer de seulement 12 500 Euros actuellement pour remplir les conditions de la banque. 

Les banques : Les problèmes des banques sont loin d'être résolus. Les Etats ont aidé à les recapitaliser afin qu'ils ne tombent pas en faillite, mais cela ne suffit pas. Pour savoir cela, il faut comprendre avec quoi une banque gagne son argent: Une banque gère des fonds et chaque année la banque calcule des frais de gestion sur la valeur du fond. Ces frais de gestion varient de 1 à 2%. Les fonds valent aujourd'hui au meilleur des cas 30% de ce qu'ils valaient il y a une année à peine. En conséquence, concernant les frais de gestion d'une banque, le revenu est réduit de 70%. Aussi se prennent-elles entre 30 et 50% sur les plus-values des fonds. Comme aujourd'hui, il n'y a pas de plus-value, le revenu des banques est réduit ici de 100%. Il faudrait donc impérativement que les marchés boursiers reprennent afin que ces fonds reprennent de la valeur. Si les fonds restent au niveau d'aujourd'hui, les banques seront amenés à licencier au moins 80% des personnes qui travaillent dans la gestion des fonds. Les Etats devraient ici acheter des actions, des fonds etc. afin que les marchés boursiers reprennent. Ce serait en même temps une super affaire pour les Etats puisqu'ils pourront revendre les titres avec un bon bénéfice. De là pourrait par exemple venir l'argent pour financer les points cités ci-desus.

Les prêts pour les entreprises : Les taux étant très bas, les entreprises constatent que les taux d'intérêts sur les prêts n'ont pas diminué, mais au contraire ont augmenté. Pourquoi? Le taux de risque étant important actuellement, les assureurs du crédit ne demandent plus 0.7% pour assurer un prêt, mais 4%. En mettant en oeuvre tous les points cités ci-dessus amènerait aussi les assureurs à revoir leur prime risque. Ce phénomène de taux grimpants est toujours le cas dans une déflation même si les taux directeurs diminuent jusqu'au minimum. Ce n'est que dans une conjoncture croissante, que les taux finaux sont les plus bas. 

Les politiciens qui veulent en savoir plus sur un plan de relance efficace avec tous les détails pourront me téléphoner au 00352 621 140 704. Je me ferai un plaisir de les conseiller.



Commentaires

caffè a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
caffè a dit…
Bien ! C'est donc un scénario à la Titanic.
Dommage pour le suspens puisque l'on connait déjà la fin.
Si, il reste à revoir le film, les documentaires et les articles à ce sujet puis à essayer de trouver parmi notre chère brochette de politiciens qui est qui ( traduisez « who's who » pour rester « in »). Oui, il faut impérativement savoir qui sont ces nouveaux acteurs. Qui joue le commandant,.... etc
Quoi qu'il arrive il faut rester dans la «société de spectacle » ! Bien, je suis en phase et pour les chiffres un « cht'i coup » de Sudoku (notez au passage la pointe multi culturelle en passant du Ch'Nord au Japon) et me voilà requinqué y compris intellectuellement. Un cht'i quinquin, deux ...diffusés par la télé aux heures de grandes écoutes et le tour est joué. Heureux celui qui ne veux pas savoir au royaume des autruches.
Oups ! Désolé pour cette incartade. Je dois me ressaisir et revenir à mon histoire de bateau :
..., il est vrai qu'un détail me vient à l'esprit pour le Titanic : c'était sous pression d'une opération commerciale et financière que le gros "plouf! a eu lieu alors que ce bateau devait être avant tout un challenge technologique et donc une reconnaissance du travail accompli.
Je passe sur le fait que le principal intéressé financier a préféré quitter le navire lorsque tout était perdu laissant les personnes qui ont payé modestement leur place perdre leur vie. Je sais, c'est froid comme l'eau qu'ils ont connu mais à aucun moment je ne souhaite manquer de respect pour ceux qui sont morts. Je m'intéresse ici aux causes et non aux conséquences puisque dans la situation actuelle que nous construisons (sous entendu pas encore en position de traverser l'Océan) il est encore temps. C'est limite, mais nous pouvons encore y remédier avant que nous connaissions le même sort en pleine Mer - Histoire qui bégeye disaient ils ?.

Non ici ma comparaison de notre situation actuelle avec l'histoire du Titanic (et sa promesse d'Amérique au bout !) pose un problème de taille puisque de toute façon on nous dit pas vraiment d'où proviendra cet argent pour le financer d'autant plus qu'à peine le budget annoncé, il est déjà dépassé. Ce n'est pas la première fois qu'ils nous font ce coup nos politiciens. Il sont forts tout de même au bleuf. Je suis certain qu'ils sont nombreux à jouer au Pocker ! Pour faire simple, ce ne sont pas des financiers.
Alors pour l'argent, ceux qui en ont.... je voulais dire ceux qui avez de l'argent pour jouer avec l'économie, c'est fini ils n'en ont plus. Ne compter pas sur leur quote part qu'ils ont mis de côté à titre personnel c'est peine perdue. Sans obligations voire menaces de poursuites et des contrôles à non plus finir, c'est impossible de revoir cet argent. De toute façon le temps qu'il nous reste n'est pas suffisant pour s'occuper d'eux. Qui reste t il ? Ça y est vous vous sentez concerné comme moi. A la bonheur nous sommes dans le même bain.
J'ai trop l'habitude d'entendre que l'ETAT c'est nous lorsqu'il faut payer. Je ne vois pas pourquoi ce serait différent cette fois encore. La machine est tellement bien huilée.
Donc, si c'est nous, et que tôt ou tard on va comprendre que nous nous finançons ...sans être certain d'avoir les moyens en plus ...notre propre perte que se passera t il ?
C'est peut être lui l'Iceberg !
Ah ! on adore vraiment le suspens et sa montée d'adrénaline qui déclenche l'imagination à fond les machines.

Pour nos représentants de la classe et diverses étiquettes de cahiers politiques et autres livres de comptes personnels, il leur reste à préserver au maximum et le plus longtemps possible leurs "acquis" (noter que c'est surtout un terme syndicat pourtant) sachant que la cause est entendue.
J'allais oublier, pardon : ici aussi c'est nous qui payons ! Et on ne me fera pas avaler qu'ils sont assez stupides pour ne pas connaître précisément la situation... je veux dire pour eux !

Au fait pour finir sur une pointe d'optimisme, je me souviens que le premier Ingénieur en Chef du Titanic, l'organisateur de la conception initiale donc, avait fini par démissionner face aux pressions financières et idées saugrenues de ces derniers. Donc il se doutait clairement et consciencieusement des risques.
Je ne sais pas si cette personne existe aujourd'hui sur le chantier actuel de notre Titanic. Mais dans le cas contraire, il doit vite prendre la parole et l'écrit car il y a vraiment urgence.
En formant mes vœux que dans quelques semaines je ne sois pas obligé de dire " Soeur Anne, ne vois tu rien venir !"

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