On ne rééquilibre pas les finances d'un Etat en mettant en place des plans d'austérité! Les plans d'austérité tuent la croissance et en conséquence aussi les rentrées fiscales d'un Etat.
En augmentant la TVA comme c'est le cas au Portugal de 17%, il est évident que les gens ne vont pas dépenser 17% en plus pour continuer à acheter les mêmes produits puisqu'ils ne disposent pas de cet argent supplémentaire. Les gens vont donc acheter moins de produits tout en dépensant les mêmes sommes. Beaucoup d'entreprises verront ainsi leur chiffres d'affaires diminuer et en conséquence, ces entreprises vont payer moins d'impôts, licencier des gens et faire faillite dans certains cas. Il y aura donc plus de chômeurs et moins de rentrées fiscales. Un chômeur aura un budget mensuel beaucoup plus petit et il pourra dépenser encore moins ce qui va entraîner de nouvelles faillites, de nouveaux licenciements et encore moins de rentrées fiscales.
Pour l'Allemagne qui vit actuellement de son export, la situation va devenir très rapidement catastrophique. Comme beaucoup de pays suivent un plan d'austérité, les exportations vers ces pays vont diminuer et comme la croissance interne ne suffit pas, l'Allemagne va rapidement connaître une récession (contrairement à ce qu'on dit, les salaires ne sont pas des plus importants en Europe puisque le seuil du salaire minimum se trouve entre 460€ pour une coiffeuse et 800€ pour un mécanicien). La seule chance de l'Allemagne sont les exportations vers la Chine où les dirigeants viennent de mettre à zéro la TVA sur les objets de luxe pour bouster la consommation et la croissance interne. Pour la Chine, c'est le seul moyen aussi de survivre à moyen terme puisque les Européens ne pourront bientôt plus acheter leurs produits pour les raisons citées ci-dessus. Si les Chinois consomment assez en interne, ils n'auront plus besoin d'exporter autant. La décision de mettre la TVA sur les objets de luxe à zéro est donc une décision très intelligente. Dans une deuxième étape, les Chinois vont demander aux entreprises allemandes de produire directement chez eux. Ce sera la fin de l'Allemagne.
Où ont donc fait les Chefs d'Etats européens leurs études? Pour rééquilibrer les finances des Etats, il ne suffit pas de mettre bêtement des plans d'austérité en place. Il faut commencer par investir dans le pouvoir d'achat et récupérer ensuite par des rentrées fiscales plus élevées puisque l'économie va rebondir. Ensuite faut-il changer la structure de fonctionnement des Etats. C'est le boulot le plus difficile à faire. Il faut restructurer de façon à avoir besoin de moins de fonctionnaires pour effectuer toutes les tâches (les fonctionnaires dont on n'aura plus besoin pourront trouver un emploi dans le secteur privé puisqu'avec un pouvoir d'achat augmenté, le secteur privé aura besoin de plus d'employés). Il faudra par exemple commencer à informatiser de façon à ce que beaucoup plus de choses se fassent automatiquement. Il faudra réduire les frais de fonctionnement des caisses de maladies en les fusionnant (sans réductions de prestations). Le reste des idées se trouve dans mes articles précédents...
Lisez aussi ce qu'écrit M. Joseph Eugene Stiglitz, Prix Nobel de l'économie 2001: Ici un extrait apparu dans le journal "Le Monde" du 17 août 2011
L'autre problème de l'Europe est que trop de gens y estiment que l'austérité budgétaire est la bonne réponse. Rappelons pourtant qu'avant la crise, l'Espagne et l'Irlande enregistraient un excédent et un faible ratio dette/PIB. Renforcer l'austérité n'aura pour résultat que de ralentir la croissance de l'Europe et d'accroître ses problèmes budgétaires.
Les responsables européens n'ont reconnu que tout récemment que la Grèce et les autres pays touchés par la crise avaient besoin de croissance - et que l'austérité ne la leur apporterait pas.
Tout cela accroît la probabilité de voir l'Atlantique nord subir une récession à double creux, mais il n'y a rien de magique non plus dans le nombre zéro. Le taux critique de croissance est celui à partir duquel le déficit de l'emploi cesse de se creuser. Le problème, c'est que le taux de croissance actuel de l'Europe et de l'Amérique, qui est d'environ 1 %, représente moins de la moitié de ce qu'il faudrait pour y parvenir.
Au début de la récession, nous avons entendu moult bonnes paroles sur le fait que nous avions tiré les leçons de la Grande Dépression et de la longue léthargie nippone. A présent, nous savons que nous n'avons rien appris du tout. Le plan de relance américain était trop modeste, trop peu durable et mal conçu.
On n'a pas obligé les banques à prêter à nouveau. Nos dirigeants ont tenté decamoufler les faiblesses de l'économie - craignant peut-être qu'en parlerfranchement risquait de détruire totalement une confiance déjà fragile. Mais le pari est désormais perdu.
Maintenant que l'ampleur du problème est apparue en pleine lumière, une nouvelle certitude a surgi : la certitude que, quelles que soient les mesures adoptées, les choses vont empirer. Une léthargie prolongée apparaît désormais comme le scénario optimiste.
Où ont donc fait les Chef d'Etats leurs études? C'est la seule question où je n'ai pas encore trouvé de réponse ...
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