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Incompétence économique monumentale !

Il n'a pas de termes assez forts pour décrire l'incompétence économique monumentale de l'administration allemande et française. Que ce soient Merkel avec Steinbrück ou Sarkozy avec Lagarde, nous nous trouvons face à des politiciens qui n'ont aucune formation économique et prennent des décisions contraires aux conseils des économistes. Pourquoi?

Pour Merkel, c'est clair. Si elle ne comprend pas quelque chose, alors elle ne le fait pas. Comme elle ne comprend rien, elle ne fait rien. Elle attend d'avoir beaucoup plus d'éléments d'analyse avant de réagir éventuellement.

Pour Sarkozy, c'est un peu différent. A part faire plaisir à ses amis, il tient à un principe vieux de 30 à 40 ans qu'on peut résumer en une phrase : "Si les riches vont bien, alors tout va bien." Il part de l'idée de Helmut Schmit qui pensait si les riches avaient beaucoup d'avantages, ils allaient investir et créer ainsi de l'emploi. Ce modèle s'est avéré complètement faux et aujourd'hui, on n'enseigne plus ce modèle économique dans les universités. Helmut Schmit a dû se rendre compte, que dans une crise, les riches n'investissaient pas puisque la demande de produits était pauvre. Tout investissement aurait été un échec total. Les riches investissent quand les études marketing donnent des chiffres positifs à la demande. Actuellement, aucune étude marketing parle d'un accroissement de la demande pour quelque produit que ce soit!

Me concernant, je ne suis pas de droite ni de gauche. Bref, je ne suis lié à aucun parti politique afin de pouvoir rester objectif. Je compare le fait d'être lié à un parti politique comme l'appartenance à une secte. On doit suivre la ligne de son parti politique même si personnellement on pense que certains éléments ne sont pas justes. En devenant malhonnête avec soi-même on constate souvent qu'on argumente contre toute logique juste pour défendre les intérêts de son parti politique. Appartenir à un parti politique veut aussi dire qu'on doit être destructif vis-à-vis des idées des autres parties politiques même si elles sont bonnes. Il faut à tout prix faire de l'opposition afin de gagner des électeurs, seul objectif d'une appartenance à un parti politique. Je veux préciser ici que je n'appartients pas à un parti politique afin que personne ne pense que je veux critiquer à tout prix les personnes qui ne font pas partie de mes idéologies politiques.

Les principales erreurs de la gestion de la crise sont les suivantes :

Il faut savoir en premier que 60 à 70% de la croissance passe par la consommation intérieure. Il est tout à fait égal si le consommateur achète des produits chinois, français, allemands ... puisque ce consommateur fait vivre les commerçants qui se trouvent dans le pays. Ces commerçants qui vendent des produits étrangers contribuent à la croissance du pays en générant de l'emploi et en payant des impôts. En gagnant de l'argent, ces commerçants achètent aussi des produits qui ne sont pas importés.

  1. Il est faux de comparer cette crise à d'autres crises. Toutes les données ont changé. Dans les autres crises, le pouvoir d'achat a pu être rapidement restauré en envoyant par exemple plus de femmes au travail ou en passant par des crédits à la consommation. Ces crédits à la consommation n'étaient pas systématiques dans les années 1980. Dans ces années, si on contractait un prêt pour une nouvelle voiture par exemple, la durée de ce prêt dépassait rarement 3 années. Aujourd'hui, des prêts d'une durée de 5 années sont habituelles pour l'acquisition d'une voiture. Concernant les prêts immobiliers, les prêts avaient une durée de 20 ans. Aujourd'hui certaines banques proposent des prêts hypothécaires d'une durée de 50 ans. Dans les années 1980, les grands magasins ne proposaient pas de crédits à l'achat de télévisions, de machines à laver etc... Aujourd'hui, presque toutes les grandes chaînes de magasins sont passés au crédit pour l'achat de leurs produits. Les cartes de crédits, et je ne comprends pas que personne n'en parle, génèrent aussi beaucoup de crédits en offrant la possibilité de ne payer que 10% du solde total de la carte à la fin du mois. Au début de la généralisation des cartes de crédits, elles ont aussi contribué à l'augmentation du pouvoir d'achat. Ce qui a changé donc vis-à-vis des crises précédentes, c'est que le pouvoir d'achat ne peut pas être augmenté puisque les femmes travaillent déjà et que les citoyens sont beaucoup plus endettés qu'il y a 10, 20, 30 ou 40 ans. En espérant voir le soleil après le mauvais temps, est totalement irréaliste.
  2. Actuellement, les chiffres de chômage reflètent la situation de l'emploi du mois de septembre. Au mois de septembre, la situation économique était déjà très mauvaise, mais c'était avant le grand crash. Il faut savoir que chaque licenciement se fait avec un préavis de deux mois minimum (dépend de la durée de l'emploi). Les sociétés qui ont commencé à licencier après le grand crash, ont donc pu licencier au premier novembre et ce ne sera que le premier février 2009 que cette personne se trouvera au chômage. Je ne comprends pas qu'aucune projection des politiciens n'est donnée sur le chômage suite au crash. Je ne pense cependant pas que les sociétés aient licencié en masse au mois d'octobre. Généralement, les carnets de commande étaient encore bien remplis. Les grandes sociétés vont commencer à licencier en préventif maintenant et parce qu'ils le doivent, au mois de février 2009. Le chiffre de chômage va donc augmenter dramatiquement au courant du mois d'avril et mai 2009.
  3. Les budgets des Etats ont été établis au mois de septembre, c'est-à-dire avant le crash. Ces budgets, et surtout les rentrées fiscales ne reflètent pas la situation économique actuelle. Beaucoup de sociétés feront faillite et d'autres ne feront plus de bénéfices. La consommation a déjà diminué maintenant de 20%. Les rentrées de TVA vont diminuer dans la même proportion. Plus tôt qu'on restaure le pouvoir d'achat, moins l'Etat perdra en rentrées fiscales et moins de citoyens se retrouveront au chômage. Les finances des Etats sont encore excellentes actuellement comparé à ce qu'elles vont être à partir du mois de mai 2009. Au mois de mai 2009, il y aura 20% moins de rentrées fiscales et au minimum 20% de chômeurs en plus. Est-ce que les finances des Etats permettront encore de faire face à la crise à ce moment là? Les Chefs d'Etats font une erreur monumentale de ne pas faire ce genre de projections. Si actuellement il faut 4 à 5% du PB pour sortir de la crise, il en faudra minimum 15% au mois de mai. Attendre pour avoir plus d'éléments est donc totalement contraire à ce qu'il faut faire pour cette crise.
  4. En France, on investi dans les sociétés et dans le long terme. Les sociétés vont cependant pas commencer à engager du personnel puisqu'ils n'ont pas de travail pour eux. Ou pense-t-on sincèrement que Renault par exemple va engager plus de personnel puisqu'il y a une incentive de 180 € de l'Etat? Certainement pas, déjà actuellement, Renault réduit sa production afin de pouvoir écouler ses stocks. Aussi Renault va licencier des ouvriers d'ici quelques mois. Evidemment, il faut miser sur le long terme, mais seulement dans une conjoncture saine. Le moyen terme aussi n'est pas de mise aujourd'hui. Ce qu'il faut faire, c'est l'immédiat et présenter un plan  moyen et long terme. Personne ne veut entendre quelque chose du pouvoir d'achat, responsable quand même de 60 à 70% de la croissance d'un pays.
Je ne voudrais pas être dans la peau des Chefs d'Etat quand ils vont se réveiller au mois de février/mars et qu'ils se trouveront face à un écroulement total de l'économie. Ce n'est pas pour rien qu'Obama a peur d'arriver en retard pour contrer la crise efficacement. Obama a peur de pouvoir réagir trop tard puisqu'il n'est pas au pouvoir avant le 20 janvier 2009 et en Europe on estime avoir largement le temps et on ne se précipite pas.  Cette incompétence économique monumentale des Chefs d'Etat en Europe me fait peur! On va tout droit vers une guerre civile.

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