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Sortie de crise

Un seul remède


Pour sortir de crise, il n'y a qu'un seul remède : la Croissance



La crise de 2008/2009


Après la crise de 2008/2009 qui a frappé le monde entier, il était vu d'avance que les recettes des Etats allaient diminuer et que les dettes publiques allaient grandir dans des proportions gigantesques. Les Etats ont en effet mal gérés la crise. A part quelques mesures comme par exemple la prime à la casse, les investissements dans l'économie, voire le pouvoir d'achat ont été trop faibles. Si les Etats avaient investi dès le début de crise dans le pouvoir d'achat, alors que les caisses des Etats étaient encore assez bien remplies, les Etats n'auraient pas vu une diminution importante dans les recettes fiscales. Tel n'a pas été le cas et tous les Etats de la zone Euro voient les recettes diminuer et la dette publique grandir. Si les recettes fiscales diminuent, cela veut dire que le pouvoir d'achat s'est affaibli, que les entreprises font moins de chiffre d'affaires et paient en conséquence moins d'impôts. La plupart des entreprises voyant leur chiffre d'affaires diminuer ont réduit aussi leurs effectifs et ont ainsi contribué à l'augmentation du chômage.



La compétitivité


Les pays affichant déjà une faible croissance avant la crise sont ceux qui sont les premiers à rencontrer des difficultés de remboursement de leur dette publique. La Grèce, l'Irlande, l'Espagne, Portugal et l'Italie sont les premiers suivant cette règle à se trouver dans l'incapacité de rembourser leur dette publique. Il est étonnant qu'au point de vue compétitivité, ces pays affichent les salaires les plus bas de la vieille Europe. Etant compétitifs au point de vue coût salarial, on peut se demander légitimement pourquoi ces pays n'ont pas réussi mieux que les autres pays du Vieux Continent. Cela devrait faire réfléchir les politiciens. La croissance d'un pays ne passe pas seulement par l'exportation, mais par la croissance interne. Avec des salaires relativement bas, la croissance interne ne peut se faire. En sachant cela, il n'est donc plus étonnant que l'Allemagne avec des salaires relativement importants s'en sort mieux que les autres pays du Vieux Continent. Suivant les critères actuels de compétitivité, les pays avec les salairs les plus importants ne devraient pas s'en sortir.


Pourquoi alors des pays comme la Pologne, la Roumanie et les autres pays de la nouvelle Europe s'en sortent mieux que l'Espagne ou la Grèce par exemple? Les salaires dans ces pays sont encore plus bas qu'en Espagne ou en Grèce. La raison en est le pouvoir d'achat. Tandis que le pouvoir d'achat en Grèce et en Espagne s'est effondré depuis la création de l'Euro, le pouvoir d'achat a évolué positivement en Pologne et en Roumanie. D'une part, ces pays ont hérité de nos industries délocalisées et d'autre part, la vie est nettement moins chère qu'en Grèce ou en Espagne. Si en Grèce, un fonctionnaire gagne 750€, le même fonctionnaire gagne 400€ en Pologne ou en Roumanie. Cependant, le prix des marchandises en Pologne ou en Roumanie est trois fois moins cher qu'en Grèce ou en Espagne. En cherchant le dénominateur commun, on trouve alors qu'en Grèce, le salaire d'un fonctionnaire de 750€ équivaut à un salaire de 250€ en Roumanie, soit 150€ en moins ce qui est effectivement le cas. En conséquence, le pouvoir d'achat en Roumanie est donc 60% plus élevé. Voilà pourquoi ces pays s'en sortent mieux. Si nous diminuons les salaires sur le Vieux Continent, cela ne veut pas dire que les marchandises deviennent moins chers. Non, le coût de la vie ne diminue pas, mais c'est le pouvoir d'achat qui diminue.


Le modèle économique anglo-saxon qui a attiré la jalousie des chefs d'Etats des autres pays de l'Union Européen s'avère aujourd'hui comme une réelle catastrophe. Avec 12% de déficit budgétaire, l'Angleterre ne peut pas parler d'une réussite. Une des idées de ce modèle économique était de donner du travail à tout le monde en baissant le salaire minimum à plus ou moins 200€ par mois. Cette initiative était saluée par les entreprises et toutes les classes politiques de l'Europe. Chaque Chef d'Etat voulait adopter ce modèle économique. En réalité, la mesure du salaire minimum n'a fait rien d'autre que de diminuer le pouvoir d'achat et de mettre le pays dans la situation dans lequel il se trouve maintenant. Les mesures d'austérité annoncées par le nouveau gouvernement de David Cameroun vont inévitablement mener le pays dans la récession et dans la dépression. On a du mal à comprendre comment il veut provoquer de la croissance tout en mettant en place des mesures d'austérité plus fermes encore que cela a été le cas en 1980 sous Margaret Thatcher. Cela me rappelle l'image d'un arbre qui a été coupé et où le propriétaire revient chaque année pour mesurer s'il a poussé. L'arbre ne repoussera plus, c'est clair et dans quelques années, l'érosion le fera disparaître complètement.


Les industriels, quant à eux, réclament depuis longtemps une baisse des salaires afin de pouvoir travailler plus d’une façon plus rentable. Ceux qui en ont les moyens se sont délocalisés dans des pays de l'Europe où le salaire minimum n'était qu'une fraction du salaire de leur pays d'origine. Aucun industriel ne s'est cependant demandé à qui il voulait vendre ses produits si les salaires baissaient partout en Europe. Dans le pays délocalisé, ces industriels doivent aussi constater que les salaires progressent de 20 à 30% par an. (Exemple : Renault).



La baisse du pouvoir d'achat se poursuit depuis 50 ans


L'inflation étant chaque année plus importante que les augmentations des salaires depuis 50 ans a fait baisser continuellement le pouvoir d'achat des ménages. Les barèmes d'impôts tardent aussi à s'adapter à l'inflation. Deux raisons font que la crise du pouvoir d'achat n'est pas intervenue plus tôt :


  • De plus en plus de couples se sont mis à travailler à deux pour financer leur train de vie. Si dans les années 1970, seulement une femme sur dix suivait une activité professionnelle, aujourd'hui, ce sont deux femmes sur trois.
  • L'accès aux prêts de consommation et les lignes de crédit sur certaines cartes de crédit ont artificiellement maintenu le pouvoir d'achat à partir des années 1990.


Aujourd'hui, les couples ne peuvent pas envoyer travailler une troisième personne et nous nous trouvons face à un surendettement des ménages. Le pouvoir d'achat, quant à lui continue à diminuer et trouvera encore une accélération dans les mesures d'austérité mises en place au sein de l'Europe.



Que faire alors ?


Les mesures d'austérité mises ne place en Grèce en Espagne et en Angleterre vont inévitablement mener les trois pays en récession et dans l'incapacité certaine de remboursement de la dette publique. Par ces mesures d'austérité, ces pays se garantissent que les recettes fiscales vont chuter d'une façon spectaculaire à court terme et se garantissent des taux de chômage de 20 à 40% d'ici deux ans. Ce n'était pas une bonne chose du FMI et de l'Europe d'imposer les mesures d'austérité à la Grèce et ce n'est certainement pas une bonne chose que l'Europe se concerte pour des mesures similaires et pour des plans de rigueur. L'Europe devrait soutenir l'Economie et pas la brider. En la bridant, l'Europe va tout droit en récession et ensuite en dépression. Aujourd'hui, l'Europe veut un plan coordonné d'austérité. Si elle continue dans cette voie-là, elle court au désastre. Pourtant, l'histoire, la Grande Dépression des années 1930, nous apprend qu'il ne faut pas aller dans cette direction. Il faut de la croissance et pour l'obtenir, il faut investir dans le pouvoir d'achat. Il ne faut donc pas avoir peur d'augmenter la dette publique et ainsi garantir une croissance, garante de recettes fiscales ! La prochaine crise se profile déjà à l'horizon et cette fois-ci, elle est self-made !



La faiblesse de l'Euro


La faiblesse de l'Euro est notre unique chance de survie. L'Euro faible fait que nos produits sont moins chers hors Europe. Cela ne veut quand-même pas dire que nos exportations vont augmenter. Pourquoi ? Certes, hors Europe, les exportations vont augmenter, mais les exportations d'un pays vers les autres pays de l'Europe vont diminuer avec les mesures d'austérité mises en place bientôt dans toute l'Union Européenne. Il est évident que des pays comme la Grèce, l'Espagne ou l’Angleterre vont moins importer puisqu'ils ont diminué dramatiquement le pouvoir d'achat. Sans un Euro faible, la faillite de l'Europe serait certaine et proche. Un Euro faible veut aussi dire que la Chine va perdre de la croissance très rapidement et peut-être ramener nos industries délocalisées de retour en Europe.



L'Europe et l'Euro en danger ?


Oui et cela déjà à sa création puisque la différence économique des pays adhérents était trop grande et on s'est privé du seul moyen de régulation qui était celle de la dévalorisation d'une monnaie vis-à-vis des autres monnaies. Avec les mesures d'austérité mises en place dans toute l'Europe, nous allons vivre une augmentation du chômage et provoquer une rébellion du peuple jusqu'à faire tomber certains gouvernements. Un retour aux valeurs nationalistes en sera la conséquence inévitable. L'Europe pourra éclater d'ici deux à quatre ans, c'est-à-dire entre 2012 et 2014.



Les mandats politiques


Les mandats politiques vont de 4 à 5 ans et pour pouvoir se faire réélire, l'objectif numéro un de chaque gouvernement est de montrer un bilan positif quant à la dette publique. Au détriment d'une politique de bon sens à long terme, des décisions sont prises qui permettent d'équilibrer des budgets à court terme sans s'intéresser au moyen et au long terme. Les esprits, quant aux critères d'une gouvernance réussie, devraient changer. Aucun gouvernement devrait à l'avenir être attaquable pour avoir creusé la dette publique en investissant dans l’économie et le pouvoir d’achat. Le critère qui devrait compter est bien celui de la stratégie à long terme qui permettrait de stabiliser l'économie à long terme.



La qualification des ministres


Aujourd'hui, dans tous les pays de l'Europe, les ministres sont choisis en fonction de leurs affinités avec un gouvernement. Très souvent, ils ne jouissent pas des qualifications requises pour la tâche à accomplir. Leurs décisions ne peuvent donc pas être motivées par un background en connaissance de cause. A l'avenir, Il faudrait non seulement que les ministres soient qualifiés pour la tâche qu'ils doivent accomplir mais qu'ils jouissent aussi d'une réputation reconnue dans leur matière. Il ne viendrait par exemple pas à l'esprit d'une société informatique qui veut engager un informaticien d'engager une personne n'ayant pas fait des études informatiques. Personne aussi ne voudrait se faire soigner sa maladie par un informaticien ou un juriste.


Je ne crois pas non plus à des études de sciences politiques puisqu'elles sont trop généralistes et loin de la réalité actuelle. Un ministre de l’économie devrait avoir suivi des études économiques et devrait jouir d’une réputation en la matière. Nul ne peut diriger un ministère qui n'a jusque-là dirigé avec succès un département d’une entreprise d'une taille importante.



Conclusion


Un pays ne pourra pas faire cavalier seul. Toute l'Europe devrait se concerter et se mettre d'accord sur un plan de relance de l'économie. En sachant que la moyenne européenne du déficit est de 6%, l'Europe devrait se féliciter d'être mieux placé que les Etats Unis avec 9% de déficit. Relancer l'économie veut dire : Augmenter le pouvoir d'achat qui est le seul garant de la consommation. Relancer l'économie en Grèce et en Espagne, c'est de renoncer aux mesures d'austérité, de combattre la corruption et la fraude fiscale. Tous les Etats d'Europe devraient simplifier la complexité de leur gestion administrative que ce soit au niveau fiscal, de la sécurité sociale etc, afin de pouvoir fonctionner avec un plus petit nombre de fonctionnaires. Ces réformes ne sont certes pas réalisables dans une seule période législative et c'est pour cela qu'une des premières choses à changer, c'est tout le système politique. A l'avenir, les politiciens qui voudraient se faire élire devraient présenter un plan détaillé de leurs intentions et devraient ensuite être attaquables si on constate que le plan n'est pas respecté.


Il y a trop de chemin à parcourrir et c'est pour cela qu'il faudra d'abbord attendre que le modèle économique actuel se mette lui-même en faillite afin de pouvoir reconstruire quelque chose de nouveau.

Commentaires

David CABAS a dit…
Connaissez vous la loi Giscard Pompidou et le Traité de Maastrich ?

Alors que les bourses chutent, que l'Euro est à l agonie, que les plans d'austérités se multiplie à travers l'Europe, il serait sage de connaître les vrais raisons de l'augmentation de la dette !

Le bon sens commun voudrait que la dette soit du à trop de sociale, trop de santé, trop de services publiques, trop de fonctionnaires, trop de retraites. Nos responsables politique se font l'écho d'un tel message et mettent en œuvre des plans sensés répondre aux problèmes de la dette !

Mais tout ceci est une arnaque : L'arnaque de la dette !

Jusqu'au 3 janvier 1973, la Banque de France avait le droit d'émettre du crédit à très bas taux d'intérêt afin de financer les besoins de l'état et d'investir dans les projets d'avenir !

Mais sous prétexte d'inflation, le gouvernent Giscard Pompidou a cru bon empêcher la Banque de France de faire son travail en transférant de fait le pouvoir aux banques privés. Et oui depuis cette époque la France s'endette auprès des marchés financiers avec des taux d'intérêts élevés et c'est obligatoire pour tous les pays membres depuis Maastrich et les traités suivants!

En claire, ce sont les taux d'intérêts imposés sur la dette qui créer l'augmentation folle des dette publique !

L'alternative

Un retour au crédit publique productive, redonner le pouvoir au nation de battre monnaie afin de l'investir non dans les bulles spéculatives ou dans les jeux des casinos financiers mais bien dans l'économie physique au service de la population et du travail humain.

Nous devons dire Non au chantage de l'empire de la finance de la City de Londre et de Wall Street à New York

Si tu veux rejoindre la bataille pour changer le système économique rejoins moi sur mon groupe : http://www.facebook.com/group.php?gid=104166076293247&ref=ts

David CABAS
david.cabas.over-blog.fr

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