C'est la première fois que je voie des taux de récession qui dépassent mes pronostics. Voici les taux donnés par les différentes organisations :
Allemagne :
Chancelière allemande : -1 %
Ministre de l'économie allemand : -4,5% (annonce à la date du 24 mars 2009)
Commerzbank : -7%
France :
Ministre Lagarde : -1,5%
Insee : -4%
Organisations internationales :
IWF : -2.8 %
WTO : -10% pour les Etats industrialisés (France, Allemagne, Italie, etc.)
WTO : -2,5% pour les Etats non industrialisés (Roumanie, Bulgarie, etc.)
WTO : -9% pour toute l'Europe
En général on peut dire que les politiciens se veulent plus optimistes. Il se peut aussi que ce soit de l'incompétence économique totale. Et c'est justement cela qui fait peur. Quelqu'un qui sous-estime la crise de 6 à 9% va adapter les moyens pour sortir de la crise à son estimation. Une estimation juste de la crise permettrait de réagir en conséquence. En sous-estimant la crise, les politiciens peuvent au plus tôt réagir après l'annonce des nouvelles statistiques. On a bien vu que Lagarde était surprise de l'augmentation du taux de chômage. A rappeler que Lagarde avait estimé que le paquet conjoncturel allait apporter la création de 150000 emplois en France. Ces erreurs de "calcul" font que les réactions des Chefs d'Etat sont décalées de plusieurs mois. Les moyens mis en oeuvre, déjà insuffisants pour parier les dernières statistiques de croissance, ne reflètent pas les futures statistiques qui sont encore plus mauvaises que les statistiques précédentes. Et c'est exactement pour cette raison que tous les mois les organisations internationales révisent leurs pronostics à la baisse.
A ce jour, à part la prime à la casse, rien n'a été fait en Europe pour sortir de la crise. Rétablir le crédit pour des gens surendettés, n'est pas une mesure qui peut contrer la crise. Aider les banques à survivre ne suffit pas non plus si on ne leur donne pas l'opportunité de gagner de l'argent. Donner des crédits aux constructeurs automobiles ne sert à rien s'ils ne vendent que des voitures bas de gamme. D'ici deux à trois mois, les constructeurs automobiles reviendront demander de l'argent et on pourra se demander comment ils pourront financer la charge supplémentaire des intérêts avec une économie à la baisse. Afin que l'économie soit relancée, il ne faut qu'une seule chose : Du pouvoir d'achat.
A tort les Chefs d'Etat pensent que s'ils arrivent à stabiliser les banques et à relancer le crédit, le terme de la crise serait en vue. En réalité, même les banques qui disposent encore de fonds propres assez élevés ne prêtent pas en cette période de crise. Ils ont trop peur de ne pas être remboursés. Sincèrement, prêtiez-vous de l'argent à quelqu'un où vous pensez qu'il risque de se retrouver au chômage d'ici quelques mois? Prêtiez-vous de l'argent à une société qui risque de rentrer en faillite? La réponse est inéluctablement : NON. Les banques recommenceront à prêter de l'argent si elles ont des garanties, si l'économie est relancée et pas avant. On se retrouve à nouveau au même point. Pour relancer l'économie, il faut du pouvoir d'achat. Si les banques ne le donnent pas en prêtant de l'argent, il faut que ce pouvoir d'achat vienne d'ailleurs.
L'Europe a trop vécu au-dessus de ses moyens! Et c'est là le vrai problème. Le pouvoir d'achat des citoyens s'est détérioré doucement mais sûrement les dernières 40 années. Les citoyens ont comblé cette perte de pouvoir d'achat en envoyant les épouses travailler, en signant des crédits à la consommation, en chargeant leurs cartes de crédits et maintenant, ils sont surendettés. Rien ne va plus sans crédit!
Me concernant, je reste sur mes estimations du mois d'octobre :
Pour l'année 2009 : -7% en Europe et doublement du chômage.
Commentaires
Ca sert à ça aussi un blog :
http://www.radiocresus.fr/
Encore un signe du mouvement du peuple ? En tout cas si s'en est un, alors oui continuons ainsi le grand changement.